Impacts de l’histoire

Malgré les tragédies liées à la Déportation, beaucoup d’Acadiens ont décidé de revenir en Nouvelle-Écosse. Les autorités britanniques ont posé certaines conditions à ce retour, notamment que les Acadiens ne pouvaient récupérer leurs anciennes terres et qu’ils devaient se disperser en petits groupes sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, comme les terres octroyées étaient peu agricoles, les Acadiens ont dû s’adapter à un mode de vie fort différent. C’est ainsi que d’agriculteurs, ils sont devenus pêcheurs. Pendant des dizaines, voire des centaines d’années, les Acadiens ont dû subir de nombreuses discriminations : absence de droit de vote, interdiction d’être propriétaire de bien, aucune d’éducation dans leur langue maternelle, etc.

Par peur des conséquences ou souhait de ne plus être traités comme des citoyens de seconde zone, les Acadiens se sont cachés au sein des anglophones, n’osant plus exprimer leurs besoins, leur culture ou encore s’exprimer dans leur langue. 

Cette assimilation a laissé des traces. Aujourd’hui encore des personnes acadiennes qui peuvent parler français ne s’affichent pas comme francophones par peur de représailles ou d’être jugées comme inférieures. Il est donc important pour les professionnels de la santé de comprendre cette peur, d’encourager les patients à parler français, de ne pas faire de remarques sur leur accent. Bref, il est important de prendre les mesures qui s’imposent pour que les patients et leurs familles se sentent à l’aise de s’exprimer dans leur langue et de poser des questions qui leur permettront de réellement comprendre les soins médicaux offerts.

Malgré un passé douloureux, les Acadiens ont su développer une véritable société. Les Acadiens n’ont jamais cessé de se battre pour être reconnus au sein du Canada et des provinces maritimes. Ces luttes leur ont permis aujourd’hui de revendiquer des institutions publiques, des organismes communautaires et d’organiser des événements pour affirmer leur « Acadianité » au sein du Canada. C’est leur action collective auprès des instances gouvernementales fédérales et provinciales (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard) qui ont permis l’acquisition et le maintien de droits linguistiques, notamment au niveau scolaire.

 

Faits marquants : Le succès le plus retentissant de ces luttes a sans doute été l’obtention d’écoles homogènes et d’une programmation homogène de la maternelle à la 12e année (voir arrêt Doucet-Boudreau, CSC 2003).

N’oubliez pas : Ces luttes permettent d’expliquer pourquoi les services de santé en français sont très importants pour la population acadienne et francophone